Enquête Pic cendré

Dès son élection à l’Assemblée Générale de janvier 2006, la nouvelle équipe dirigeante de la LPO Touraine a émis le souhait que certaines espèces d’oiseaux puissent faire l’objet d’enquêtes annuelles visant à clarifier leur statut dans notre département. C’est ainsi que le pic cendré fut élu « oiseau de l’année » 2006, ce choix ayant été motivé par un manque total de données concernant cette espèce depuis plusieurs années, sa régression ayant par ailleurs été constatée dans diverses régions voisines de la nôtre.

Une soirée consacrée à cette enquête fut organisée le 7 mars, au cours de laquelle les 17 participants, après avoir visionné un diaporama sur le pic cendré et écouté son chant enregistré sur magnétophone, se virent attribuer un secteur à prospecter.

Il s’agissait alors de faire vite car la période de chant des pics avait débuté, celle-ci se prolongeant au maximum jusqu’au début du mois de mai. Il était donc impératif de mener les prospections durant ce court laps de temps, l’espèce s’avérant extrêmement discrète pour ne pas dire invisible le reste de l’année !

Les trois grands massifs forestiers de Touraine (Chinon, Amboise, Loches) ont été couverts par l’enquête de façon satisfaisante, ainsi qu’un certain nombre de massifs secondaires (Brouard, Preuilly, Chamchevrier, Larçay, …).

Malheureusement, les résultats de l’enquête se sont avérés conformes aux craintes ressenties, et ont démontré une nette raréfaction de l’espèce à l’échelle départementale au cours des dernières années. Bien qu’aucune enquête n’ait été réalisée auparavant sur le pic cendré en Touraine, plusieurs ornithos « de longue date » ont évoqué une régression saisissante depuis les années 80, où l’espèce semblait aisée à contacter dans les grands massifs forestiers. Par ailleurs, il semblerait que le pic cendré ait totalement disparu de la Forêt de Chinon, où il était bien présent quelques années plus tôt, démontrant de façon indiscutable qu’une forte régression s’est produite.

Au total, le pic cendré a été contacté à 5 reprises seulement : 3 couples ont été localisés en Forêt de Loches, tandis que 2 chanteurs cantonnés ont été notés dans le massif d’Amboise. Ces résultats sont préoccupants, d’autant plus que les causes de cette régression sont mal connues : les biotopes favorables à l’espèce sont toujours là, et son caractère strictement sédentaire lui épargne théoriquement les aléas de la migration. De plus, l’espèce ne semble pas souffrir de la concurrence avec une autre espèce, (bien que le pic vert semble s’aventurer plus en forêt qu’autrefois, mais il n’est pas prouvé que cette conquête se soit faite aux dépens du pic cendré).

Au-delà du constat, il apparaît difficile d’apporter une réponse satisfaisante à la disparition du pic cendré tant que nous n’en connaîtrons pas mieux les facteurs déclenchants. Une nouvelle enquête dans les 5 années à venir, au moins sur les sites où l’espèce a été contactée permettrait d’affiner les résultats de cette première enquête, et peut être de mieux comprendre les raisons de ce déclin.

Julien Présent


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